Homélie - Vendredi Saint 2021

Homélie
2021/03/29
Homélie - Vendredi Saint 2021

Célébration du Vendredi Saint B 2021

Ils lèveront le regard vers celui qu’ils ont transpercé

Homélie
(Is 52,13- 53,12 : He 4,14-16.5,7-9 ; Jn 18,1-19,42)

 

Le prophète Isaïe a mis devant le regard de notre cœur le récit des souffrances et de la mort d’un crucifié. Il commençait toutefois par ces mots : Mon serviteur réussira, dit le Seigneur, il montera, il s’élèvera, il sera exalté. Il annonçait ainsi ce grand paradoxe, ou plutôt ce merveilleux mystère de la Pâque de Jésus. Alors que des hommes s’acharnent sur le Serviteur de Dieu, Dieu lui-même veille sur lui et le relève.

 

Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Les siens qui étaient dans le monde, les siens, ses disciples, ceux d’hier, ceux et celles d’aujourd’hui. Par ces mots, saint Jean introduit le geste fait par Jésus au cours du dernier repas avec ses apôtres, et le long entretien qu’il a eu alors avec eux, et aussi ce récit que la liturgie nous fait lire aujourd’hui. Tout cela est pour dire tout l’amour de Jésus, pour les siens, et donc pour nous, un amour qui est allé jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice de la Croix.

 

C’est toute la vie du Christ qui a été un sacrifice, c’est-à-dire le don de lui-même, de toute sa personne, de toute sa vie, à son Père. Tout ce que le Christ a vécu a été sacrifice parce que toute sa vie a été abandon dans l’amour. Il est toutefois évident que c’est dans sa mort que son sacrifice atteint sa plénitude, acquiert toute sa signification.

 

Père, je remets mon âme, toute ma vie, entre tes mains. C’est là la prière d’abandon, cette prière que Charles de Foucauld, qui sera bientôt canonisé, fait dire à Jésus. Une prière, bien connue, qui veut exprimer les sentiments de Jésus, la remise totale et définitive qu’il a faite de lui-même à son Père. Beaucoup de gens trouvent difficile de dire cette prière, parce qu’elle leur paraît tellement exigeante. Il faut se rappeler que c’est d’abord la prière de Jésus, celle qui est au cœur de la liturgie d’aujourd’hui, mais que ses disciples sont appelés à la faire devenir aussi leur prière. 

 

Mon Père,

Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,

je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,

parce que je t’aime,

et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,

de me remettre entre ses mains sans mesure, avec une infinie confiance,

car tu es mon Père.

 

En ce jour du Vendredi Saint, nous ne célébrons pas l’Eucharistie. Nous allons terminer cette liturgie qui rappelle les souffrances et la mort du Christ par le geste du partage du pain, ce geste qui nous dit que le Ressuscité vient demeurer en nous pour que nous demeurions en lui. Avant de partager le pain, cette liturgie de la Parole va nous faire reprendre la prière qui nous vient de lui, le Seigneur, et dans laquelle il nous fait dire : Que ta volonté soit faite… Que ton règne vienne.

Marc Bouchard, prêtre

Mbouchard751@gmail.com