Homélie - 6e dimanche de Pâques 2021 B

Homélie
2021/05/04
Homélie - 6e dimanche de Pâques 2021 B

6e dimanche de Pâques 2021

Je vous appelle mes amis…

Homélie

(Ac 10,25-26.34-35.44-48 ; 1 Jn 4,7-10 : Jn 15,9-12)

On sait que saint Jean a écrit son Évangile à la fin du premier siècle. Ce qu’il nous dit c’est le fruit de nombreuses années de réflexion à partir de ce qu’il avait vécu avec Jésus, de ces paroles qui revenaient dans sa mémoire, de ce qu’il avait partagé avec ses amis, et aussi de ce que l’Esprit-Saint faisait remonter dans son cœur. Son Évangile est différent des trois autres. On peut y lire des paroles qu’il est seul à nous rapporter, en particulier ce long entretien de Jésus avec ses apôtres à la suite du dernier repas qu’il prenait avec eux. Le passage que je viens de lire, extrait de cet entretien, nous fait entendre des paroles parmi les plus belles des évangiles. Des paroles qui nous rejoignent, nous ses disciples de maintenant, qui mous interrogeons sur l’avenir de l’Église dans nos milieux.

Réécoutons celles-ci : Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Vous ne trouvez pas qu’il est très agréable d’entendre Jésus nous dire cela, je vus appelle mes amis, alors qu’il est présent au milieu de nous et que par cette Eucharistie qui nous rassemble il nous dit une autre fois, à chacune, à chacun, par le partage du pain qu’il vient demeurer en nous pour que nous demeurions en Lui. En lisant ou en écoutant ces deux courts textes de saint Jean, celui de la deuxième lecture et celui de son Évangile, vous avez sûrement constaté que les mots aimer… amour… ami revenaient très souvent dans la bouche de Jésus, vingt-deux fois. C’est nous dire, et avec insistance, que le Dieu qu’il est venu nous faire connaître est un Dieu d’amour, et que lamour est son nom.

Si l’amour est le nom de Dieu, il est aussi celui de Jésus que Dieu son Père a ressuscité et a accueilli dans la gloire de son Royaume. Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, nous dit-il, et c’est ce qu’il a fait, il a donné sa vie pour nous. Je ne vous appelle plus serviteurs ; je vous appelle mes amis, nous dit-il à nous aussi en ce dimanche au cours de cette rencontre avec lui. Mais voilà qu’il nous dit que l’amour qui est son nom doit aussi être notre nom : Mon commandement le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il y a un mot particulièrement important dans cette parole de Jésus, un mot à remarquer, à retenir, le mot comme. Il ne nous dit pas : Aimez-vous les uns les autres. Ce n’est pas cela son commandement, c’est :  Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Ça devient passablement exigeant, surtout quand nous nous rappelons jusqu’où est allé l’amour de Jésus pour nous. C’est tout l’Évangile d’ailleurs qui est exigeant. Il nous propose un idéal qu’il n’est pas facile d’atteindre. Nous le reconnaissons très facilement quand nous nous arrêtons pour confronter notre vie à l’Évangile, à ces paroles qu’il a dites autrefois à ses apôtres, à ses disciples et qu’il redit à nous ses disciples de maintenant. 

Même si l’idéal évangélique est difficile à vivre, ce sera toujours la mission de l‘Église de le proposer et d’inviter tous les disciples du Seigneur, et tous les hommes et femmes de bonne volonté, à le vivre chacun, chacune dans la mesure de leurs possibilités. Ce faisant, l’Église ou plutôt les baptisés qui sont l’Église ne font que suivre l’exemple de leur Maître. Jésus n’a jamais hésité à interpeller fortement tous ceux et celles qui venaient l’écouter, même au risque qu’un grand nombre refusent de le suivre. N'est-ce pas le témoignage que nous donne le pape François. Je ne puis pas m’empêcher, vous avez dû le constater, de parler de lui dans chacune de mes homélies. Le voir agir, l’entendre parler, lire ses écrits nous montre un homme qui vit l’Évangile. Vous serez mes témoins… N’est-ce pas ce qu’il est, ce qu’il fait ? Comme Jésus, il va vers tout le monde et on a l’impression qu’il ne craint personne. Comme Jésus ! Notre Église avait besoin, a besoin d’un homme comme lui. Notre monde aussi a besoin d’un homme comme lui et il ne laisse pas le monde indifférent. Il y a des paroles dans l’Évangile d’aujourd’hui qu’on ne peut pas oublier, qui sont pour nous encouragement et espérance. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. … Je vous appelle mes amis. … Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous. Et il termine ce qu’il a à nous dire aujourd’hui par des mots semblables à ceux du début : Voici ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

Parce que nous sommes ses amis, Jésus nous offre l’amour qui l’habitait quand il était l’homme de Galilée, l’amour de Dieu son Père, notre Père. Il nous invite à devenir ses familiers et à faire de notre expérience de baptisés, de disciples une vie d’amour des autres véritable. L’Église, notre Église fera connaître Jésus le Ressuscité, annoncera l’Évangile dans la mesure où ceux et celles qui sont l’Église, là où ils vivent, se souviendront de ces paroles de Jésus : Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Il nous dit aussi : Je vous dis cela, à vous mes amis, pour que ma joie soit en vous.

Marc Bouchard, prêtre

Mbouchard751@gmail.com