Homélie - 3e dimanche de Pâques 2021 B

Homélie
2021/04/12
Homélie - 3e dimanche de Pâques 2021 B

Célébration du 3e dimanche de Pâques 2021

Cela a été écrit pour que vous croyiez et qu'en croyant vous ayez la vie

Homélie

(Ac 3,13-15.17-19 ; Jn 2,1-5a ; Lc 24,35-48)

Quand j’ai préparé cette homélie du 3e dimanche de Pâques, comme d’habitude, j’ai d’abord lu les trois lectures qui sont dans le Prions en Église. Il m’est ensuite venu à l’idée d’ouvrir ma Bible et de lire, attentivement et d’une seule venue, tous les récits d’apparitions de Jésus à ses disciples tels que racontés dans les quatre évangiles. Une lecture, pas si longue, que j’ai trouvée agréable et éclairante, des récits à la fois différents et semblables. Une lecture que j’ai jugée importante parce que, en ce temps pascal, la liturgie nous fait lire tous ces récits, et même plus d’une fois chacun, si on tient compte aussi des messes de chaque jour de la semaine. On les trouve à la fin de chacun des quatre évangiles dont ils sont comme la conclusion. Mais il nous faut bien réaliser que ce n’est pas une conclusion. Ils affirment clairement que Celui qu’on a fait mourir sur une croix est ressuscité, que Celui qui était mort est vivant, que ce qu’il a commencé va se continuer.

Ces récits disent clairement la grande déception, la profonde tristesse de ces hommes, de ces femmes qui avaient vu mourir Jésus, cet homme de Galilée, auquel ils étaient si attachés. Cette espérance qu’il avait suscitée chez eux était morte avec lui et ils s’étaient dispersés, pour plusieurs retournant en Galilée. Mais voilà que tout d’un coup cela se change en une grande joie parce qu’ils apprennent que leur Maître est ressuscité, vivant. Ils se regroupent de nouveau pour se parler de cette nouvelle qui commence à circuler. Voilà que Jésus vient les rejoindre et il leur parle. Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde, les derniers mots de l’Évangile de Matthieu. Ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile, les derniers mots de l’Évangile de Marc. À vous d’en être les témoins et avec une grande joie, les derniers mots de l’Évangile de Luc. Ce que Jésus leur avait annoncé si souvent se réalise.

Il est intéressant de rappeler les premiers mots de l’Évangile de Marc : Commencement de l’Annonce joyeuse de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Les récits d’apparitions nous disent que cette Annonce joyeuse se poursuit ici et maintenant. Nous en sommes les témoins ! Si ce n’était pas ce qui est au cœur de notre foi, nous ne serions pas rassemblés ici, en lien avec tous ces chrétiens qui partout dans notre monde se rejoignent, de quelque manière que ce soit, pour faire mémoire de lui, le Seigneur ressuscité et vivant. Ma lecture des récits d’apparitions a aussi remis dans ma mémoire un détail, mais qui n’est est pas un. Les quatre Évangélistes tiennent à faire savoir à leurs lecteurs que les premières personnes à s’être rendues au tombeau le matin de Pâques, les premières à avoir appris que Jésus était ressuscité et vivant, ce sont des femmes. Elles sont même nommées, dont une, particulièrement, Marie Madeleine. Jésus lui confie une mission, aller annoncer aux Apôtres qu’il est ressuscité et vivant, qu’il les attend en Galilée. À partir de ce fait, une tradition est née dans l’Église, on appelle Marie Madeleine, l’Apôtre des Apôtres.

J’ai aussi trouvé fort intéressant de constater une autre fois que tous les récits d’apparition, sans aucune exception, nous font part des hésitations, des doutes, des peurs même des disciples présents, chaque fois que Jésus se présente à eux. Pourtant, ils le connaissaient très bien. N’est-ce pas qui s’est passé dans les deux apparitions rapportées dans le récit d’aujourd’hui, la rencontre avec les disciples d’Emmaüs et cette autre avec les onze Apôtres et leurs compagnons. C’est ainsi qu’est née, dans le cœur de ces hommes, de ces femmes, la foi en lui le Ressuscité, le Vivant, cette foi qui ne les quittera plus. Ils en seront les premiers témoins, jusqu’au don de leur vie, très nombreux seront celles et ceux qui connaîtront le martyre à cause de leur foi. Leur témoignage nous parle beaucoup, à nous qui vivons à une époque où nombreux sont ceux et celles qui cessent de croire en Jésus, et où il nous arrive à nous aussi de vivre des doutes et des hésitations.

À la fin de son Évangile, l’apôtre saint Jean a ces mots éclairants : Cela a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. Il faut remarquer ceci : Pour que vous croyiez. … Pour que vous ayez la vie… Vous… L’Évangéliste s’adresse sûrement à tous ses lecteurs et lectrices, ceux et celles de son temps, ceux et celles qui viendront par la suite. Nous sommes de ses lecteurs et nous avons besoin comme les chrétiens de toutes les époques et de tous les pays que notre foi soit nourrie, éclairée pour rester vivant. Les chrétiennes et les chrétiens du premier siècle avaient besoin d’entendre parler du Christ ressuscité et vivant, c’est sur cet événement que se fondait leur foi et c’est pour cela qu’ils se rassemblaient chaque dimanche.

Nous sommes rassemblés à cause de lui le Ressuscité de Pâques, le Vivant, peu nombreux, mais sachant qu’ils sont très nombreux dans notre monde ceux et celles qui partout en ce dimanche se souviennent de lui, font mémoire de lui, même s’ils ne peuvent pas être présents à la célébration de l’Eucharistie.

Marc Bouchard, prêtre

Mbouchard751@gmail.com